C'était jadis une étendue paisible, une plaine verdoyante qui respirait la sérénité. Aujourd'hui, elle était devenue un champ de bataille, saturé du rouge du sang versé. Des cadavres gisaient sur presque chaque pouce de terrain. Kaly Tanaka ouvrit brusquement les yeux, révélant des pupilles blanches obscurcis de noir. Pendant quelques instants, elle demeura désorientée, ignorant où elle était. Son regard ne rencontra que le ciel brumeux, teinté de gris, tel le lendemain d'une pluie persistante. Une douleur lancinante dans le bas-ventre la fit sursauter, la ramenant à la réalité.
Elle empoigna fermement son épée à la main gauche, une lame d'Ydryys, argentée et tranchante. Malgré sa volonté de se relever, elle en fut incapable. Son regard erra autour d'elle, ne rencontrant que la mort… Tous ses soldats gisaient sans vie. Non, c'était inconcevable. Personne ne pouvait les terrasser. Personne. Dans une tentative avortée de se relever, les forces lui manquèrent, et la douleur persistante l'accabla. Elle s'évanouit à nouveau, submergée par la souffrance et le chagrin.
*
Autrefois, cette vaste plaine exhalait la paix, éloignée de la mort. Des centaines d'hommes à cheval vinrent l'envahir, se dressant fièrement sur le flanc d'une colline. Le spectacle funèbre ne trouva pas grâce à leurs yeux. Des cadavres de soldats jonchaient le sol. Qui étaient-ils ? d'où venaient-ils ? contre qui s'étaient-ils battus ? y avait-il des survivants ? un homme revêtu d'une armure remarquable ordonna à tous de chercher des survivants parmi les morts, s'attelant lui-même à cette tâche. Les cavaliers laissèrent leurs montures en contrebas de la colline et se précipitèrent vers le champ de bataille. Tous ceux qu'ils examinaient étaient morts, tous... Ils n'étaient pas leurs semblables, venant d'une contrée lointaine. Leurs armures étincelaient d'un métal argenté, arborant une fleur de lys pourpre comme emblème. L'homme à l'armure distinctive sembla reconnaître cet emblème, comme un souvenir surgi d'un autre temps.
Après plusieurs minutes de recherche infructueuse, plusieurs voix s'élevèrent. Ils avaient découvert deux survivants, puis un troisième, jusqu'à la dernière voix.
— Votre Grâce !! Vous devriez venir voir ! s'écria la dernière voix.
Le Roi se redressa et se hâta vers l'autre extrémité du champ de bataille. Quelques cavaliers étaient déjà rassemblés autour d'un corps qui semblait inanimé.
— C'est une femme, Votre Grâce. Et elle est vivante, l'informa-t-il.
Le Roi contempla cette guerrière étrange, s'agenouillant à ses côtés. Malgré les stigmates de la bataille, elle était resplendissante d'autorité, avec une peau hâlée, des cheveux argentés aux reflets blancs et portant le casque des commandants. Dans sa main gauche, elle tenait une épée, que le Roi identifia comme une lame d'Ydryys, une arme rare. Cette femme devait occuper un rang plus important que Commandant.
— Elle est vivante, dites-vous ?
— Oui, Votre Grâce, mais elle est gravement blessée.
— Bien, ramenons les survivants au château, ordonna le Roi en observant la guerrière.
Alors qu'ils tentaient de retirer l'épée de sa main pour faciliter son transport, la guerrière ouvrit subitement les yeux, les faisant tous sursauter. Elle fixa son regard sur le Roi, des yeux hypnotiques avec une lueur familière. La jeune femme resserra son emprise sur son épée, prête à agir. Le Roi, anticipant toute hostilité, lui parla d'une voix rassurante.
— Tout va bien, nous ne vous voulons pas de mal. Laissez-nous vous aider.
Elle le scruta intensément avant de s'évanouir. Profitant de l'occasion, le Roi prit la lame d'Ydryys, puis ordonna la retraite jusqu'au château. Ils avaient trouvé quatre survivants, tous gravement blessés, nécessitant des soins urgents.
*
Lorsque Kaly Tanaka rouvrit les yeux, le ciel gris avait cédé la place à un plafond doré. L'homme qu'elle avait vu à ses côtés l'avait ramenée, mais où exactement ? quel était cet endroit ? se relevant péniblement du lit excessivement confortable, elle contempla la somptueuse chambre qui l'entourait, décorée avec une opulence qui lui semblait presque excessive. Les draps pourpres du lit lui étaient familiers, une teinte qu'elle affectionnait. Mais elle se rendit compte qu'elle était vêtue différemment, parée d'un bas court et d'un haut en soie blanc à place de son armure de guerrière. Alors, elle se rallongea, patientant pour quelqu'un se manifeste.
Une heure s'écoula sans que personne ne se présente. Ne tenant plus en place, elle se leva tant bien que mal, cherchant des vêtements convenables. Une simple veste longue en laine noire lui suffit. Discrètement, elle ouvrit la porte et observa le couloir, plongé dans une obscurité étrange qui contrastait avec l'opulence de sa chambre.
Aucune présence, pas même les femmes de chambre. Kaly sortit sans faire de bruit, n'ayant aucune envie de croiser qui que ce soit dans cette tenue. Passant sa main dans ses cheveux ébouriffés tout en se tenant le bas-ventre, là où elle avait été blessée plus tôt, elle marcha doucement, incertaine de ses actions si elle croisait quelqu'un. Elle réalisa soudainement qu'elle avait froid ; l'hiver s'était installé, contrairement à sa chambre, qui était confortable grâce à la cheminée. Maintenant en petite tenue, pieds nus et seulement vêtue d'une veste en laine, elle se sentait ridiculement exposée. La douleur persistante de sa blessure ajoutait à son inconfort.
Errant dans ce long couloir sombre, sans portes, entrelacé de couloirs et d'escaliers, éclairé par de simples lanternes, elle aperçut enfin une fenêtre. Observant les alentours, elle comprit qu'elle était dans un château, identifiable par les remparts et la cour visible. Le château semblait vaste, du moins là où elle se trouvait avec des collines et des forêts au loin. Ayant quitté sa chambre, elle se demanda si elle était la seule survivante. Maintenant qu'elle connaissait un peu les lieux et savait où était la sortie, elle décida de poursuivre son exploration sans crainte. Elle émergea du couloir pour trouver un double escalier, l'un en colimaçon à droite, l'autre s'enfonçant dans les ténèbres. Kaly perçut une obscurité plus profonde dans l'escalier en colimaçon, bien que cela ne soit qu'une illusion, l'autre escalier étant en réalité plus lumineux. Celui-ci devait mener à la première cour intérieure ou à un corridor plus fréquenté. Elle choisit l'escalier en colimaçon, se perdant pendant près d'une heure dans les lieux les moins fréquentés du château.
Kaly déboucha finalement dans la grande cour, le lieu où les habitants et les seigneurs se rassemblaient. Elle comprit qu'elle ne pouvait plus les éviter ; il était temps de se rendre sur le lieu du massacre, de retrouver ses soldats. Le moyen le plus direct était une ligne droite vers la porte, elle trouverait bien un moyen de quitter le château. Recoiffant ses cheveux argent aux reflets blancs, elle se lança dans ce qu'elle percevait comme une arène. Transie de froid, ses pieds nus engourdis et sa tenue incongrue la faisant passer pour une folle, elle marcha droit vers la porte principale. Jetant un regard derrière elle, le château semblait encore plus grand et imposant. La présence des soldats le long des murailles la préoccupait, mais elle continua sa route sans hésiter.
*
Perché sur la muraille, le Roi contemplait la cour où évoluaient les habitants, se demandant ce qui avait bien pu se passer sur le champ de bataille. Perdu dans ses pensées, l'intervention d'un de ses soldats le tira de sa réflexion :
— Votre Grâce, vous m’avez demandé ? dit-il.
— Oui, comment vont les rescapés ? demanda le Roi en se tournant vers lui.
— Les Mestres sont allés les voir il y a deux heure, ils étaient encore endormis.
— Bien, bien. C’est mieux ainsi, s’ils se réveillent ils risquent de…
— Votre Grâce ! s’écria un soldat à l’autre bout de la muraille. Regardez !
Le Roi se retourna vers le soldat, qui lui montra du doigt la cour. Il comprit rapidement qu'il lui indiquait une femme aux cheveux argent, très dévêtue. La rescapée était réveillée et ne pouvait pas sortir, du moins pas dans cet état.
— Empêchez-la de sortir ! hurla le Roi.
Les soldats s'agitèrent, et Kaly Tanaka, prise de panique, le remarqua. À ce moment précis, le vent se leva, un vent fort et froid qui sema la panique. Encore loin de la porte, encerclée par les soldats armés, elle s'empara de l'épée du soldat le plus proche, tenant son bas-ventre d'une main et l'épée de l'autre, prête à attaquer. Avant qu'elle puisse agir, le Roi arriva en courant, suivi d'autres soldats.
— Baissez vos armes ! ordonna-t-il. Baissez vos armes !
Tous obéirent, à l'exception de Kaly, qui ne se sentait pas en sécurité.
— Tout va bien, vous n’êtes pas en danger. la rassura-t-il en s’avançant vers elle. S’il vous plaît, baissez votre arme.
— Vous, je vous ai déjà vu. Vous étiez sur le champ de bataille.
— Nous vous avons ram...
— Vous ne comprenez pas, je dois y aller ! le coupa-t-elle. Il faut que j’aille les voir !
— Ils sont morts, je suis désolé.
Kaly le regarda, totalement perdue. Tous ses soldats, morts ? des larmes brûlantes lui lacéraient les yeux. Elle ne put y croire. Abaissant son arme, elle la tendit au Roi, qui la remit à l'un de ses soldats. Les habitants s'étaient arrêtés, observant cette scène étrange. Pourquoi le Roi s'intéressait-il à une femme en tenue incongrue se demandaient-ils.
— Il faut que j’y aille … dit-elle en le regardant.
— Nous vous y conduirons, mais actuellement vous n’êtes pas en état, et sûrement pas dans cette tenue. Vous êtes gelée. Venez, il faut rentrer.
Le Roi détacha sa propre cape et la mit sur les épaules de Kaly Tanaka. Ensemble, ils retournèrent au château. La vie reprit son cours. Le Roi guida la rescapée dans la salle des banquets et ordonna qu'on lui serve quelque chose de chaud à boire. La pièce était vaste, bien éclairée et chaude grâce à une grande cheminée toujours alimentée. Il se tenait en face d'elle, l'observant boire en silence. Il réalisa qu'il aimait beaucoup ses cheveux et ses yeux blancs et noirs, une combinaison unique. Ignorant son identité, il savait déjà qu'il pouvait lui faire confiance, mais il fallait la tester.
— Ils sont morts ? tous ? demanda soudainement Kaly d’une faible voix.
— Pas tous, nous avons ramené au château trois autres survivants, trois soldats.
— Comment vont-ils ? puis-je les voir ?
— Ils étaient grièvement blessés, les Mestres disent néanmoins qu’ils s’en sortiront.
— Dieu merci… souffla-t-elle. Quand pourrais-je les voir ?
— Bientôt. Écoutez, je vais être franc avec vous, nous vous avons ramenée car vous étiez blessée, mais sincèrement, nous ignorons tout de vous. Ma question est claire : étiez-vous les ennemis ? demanda le Roi d’une voix ferme.
— Quoi ?!
Kaly semblait réellement surprise par la question. Comment pouvait-il penser que son armée était l'ennemie ? puis elle réalisa qu'il ignorait contre qui ils s'étaient battus, et cela resterait un secret pendant un certain temps encore.
— Je suis désolé si cela vous choque, mais il faut nous comprendre, nous ne savons rien de vous. Nous ne savons pas ce qu'il est advenu sur ce champ de bataille.
— Je sais … Nous ne sommes pas les ennemis, ce n’est pas nous …
— Alors contre qui vous êtes-vous battus ?
Un silence empli de chagrin s'installa.
— Je ne peux pas vous le dire, pas maintenant… Mais je peux vous le jurer sur tous les Dieux existants, nous ne sommes pas les ennemis, dit-elle en baissant les yeux.
— Bien, je vous crois.
— Vraiment ? s’exclama-t-elle en relevant les yeux.
— Oui. Je devais être sûr que vous ne me mentez pas. Je sais pour qui vous vous battez, j’ai vu l’emblème sur les armures, au début cela me disait vaguement quelque chose, comme un lointain souvenir. Et puis cela m’est revenu, Langevin, n’est-ce pas ?
— Oui, c’est exact.
— Votre Seigneur est au courant de ce qu’il est arrivé ?
— Je l’ignore, peut-être, je ne saurais vous le dire.
— Je me chargerai de lui dire, que dois-je mettre sur le mot ?
— Que l’Armée a été défaite, seuls trois soldats et la Commandante ont survécu.
— Bien, cela sera fait le plus rapidement possible. Vous êtes donc la Commandante de l’armée.
— Oui, mais cela aussi vous le saviez.
— Je l’ai su grâce à votre casque, très reconnaissable, mais aussi à votre armure et à votre épée, une lame d’Ydryys. C’est une lame très rare, où l’avez-vous eue ?
— Elle m’a été offerte. Où sont nos équipements ? demanda-t-elle.
— Vous n’avez pas à vous inquiéter, toutes vos armures et autres équipements sont en sûreté, là où personne ne pourra les voler. Vous les récupérerez quand vous serez remise, vous et vos soldats.
— Je n’ai pas vraiment le choix.
— C’est exact. Je vais vous emmener les voir, mais ensuite, vous devez me promettre de rester couchée, un Mestre s’occupera de vous et lorsque vous serez entièrement remise, vous serez nos invités d’honneur. Cela vous va ? lui demanda-t-il.
Kaly Tanaka accepta. Le Roi l’amena auprès de ses soldats, tous faibles mais se remettant vite, comme elle. Ensuite, elle retourna dans sa chambre trop confortable et obéit au Roi. Tant qu’elle n’était pas remise, elle ne pouvait pas être d'une grande utilité.
Le Roi savait qu'elle venait de Langevin, connaissant son rôle dans l’Armée et son importance, mais il ignorait encore son nom et n’avait pas osé lui demander. Elle savait que celui-ci serait surpris d’apprendre qui elle était. Mais quelque chose en lui lui paraissait étrange, sa façon de la regarder. C’était comme s’il l’avait déjà vue. Se demandant sans cesse d’où lui venait cette sensation. Kaly aussi ressentait cela, elle le savait maintenant, elle l’avait déjà vu, à Langevin.
C’était le Seigneur Bloom, du Royaume d’Erboras. Elle se trouvait en Erboras. Le Seigneur Bloom était venu à Langevin il y a des années, lorsqu’elle n’était qu’une petite fille. C’est pour cela qu’il avait reconnu l’emblème, qu’il connaissait la lame d’Ydryys et pour cela aussi que Kaly lui semblait familière. Elle l’en informerait lorsque le moment sera venu. Mais pour l’instant elle devait se réchauffer et se reposer.
*
La nuit tomba sur le Royaume d’Erboras. Les faibles lanternes accrochées un peu partout donnaient au château une étrange lueur. Le Roi Bloom venait enfin de se coucher dans sa chambre royale, la journée avait été agitée et il avait bien cru qu’elle ne se finirait jamais. Il se souvenait des moindres détails, le champ de bataille, les cadavres, les quatre rescapés, l’évasion de la Commandante jusqu’au Mestre l’informant qu’elle s’était enfin endormie. Le Roi Bloom espérait que c'était enfin fini et qu'il pourrait dormir. Les gardes, positionnés le long des murailles et sur les Tours, espéraient eux aussi passer une nuit tranquille après les événements de la journée. Cependant, une agitation près de la porte principale attira leur attention. L'un des derniers gardes réveillés s'aperçut bien vite qu'il s'agissait de trois gros animaux sombres, probablement des chiens sauvages, mais il ne pourrait en être sûr qu'à l’aube. Il les observa un instant puis retourna à son poste, attendant la fin de son quart avec impatience.
*
Deux coups à la porte tirèrent Kaly d’un sommeil agité. Elle se demandait si elle avait vraiment dormi. Elle ne répondit pas, trop faible pour émettre le moindre son. Deux coups de nouveau, puis une voix féminine demandant si elle était réveillée. Kaly cligna des yeux et s’assit difficilement.
— Oui, je le suis, vous pouvez entrer, dit-elle d’une faible voix.
La porte s’ouvrit doucement, une femme de chambre habillée sobrement entra. Elle semblait avoir une quarantaine d’années, voire plus. Coiffée d’un chignon haut, elle portait une robe beige. Malgré les rides de fatigue étreignant son visage, elle semblait très active. Elle avait un large sourire réconfortant et portait dans ses bras un tas de linge divers.
— Je suis venue il y a une petite heure, vous dormiez, vous ne m’aviez pas répondu, dit-elle en déposant le linge. Comment allez-vous ?
Kaly la regarda, plongeant son regard dans le sien, cherchant à cerner son interlocutrice, comme elle avait l’habitude de le faire. Puis, après un court instant, elle répondit qu’elle se sentait bien mais étrangement faible.
— C’est normal, ma Lady, vous vous remettez à peine d’une terrible blessure. Vous êtes et serez encore faible pendant quelque temps.
— Est-ce le Mestre qui l’affirme ?
— Oh oui ! il est venu vous voir, dit-elle, peut-être est-ce incorrect, mais il voulait voir si vous étiez, um, eh bien toujours en vie.
Un silence. La femme de chambre regardait calmement la rescapée, cherchant à la rassurer.
— Je ne trouve pas ça incorrect, c’est un Mestre et je suis blessée.
Deux nouveaux coups à la porte. La femme de chambre alla entrouvrir. Un soldat se trouvait derrière.
— Madame, dit-il à son égard, la rescapée est-elle visible ?
— Vous pouvez entrer, affirma Kaly d’une voix qui se voulait forte.
Le soldat entra, fit une légère révérence et parla :
— Le Roi vous convie à son repas.
La femme de chambre et Kaly se regardèrent, conscientes de ce que cela voulait dire.
— Je ne souhaite pas être impolie, mais la Lady n’est pas en état.
— Je ne fais que porter le message Madame, si cela pose un problème, je crains qu’il faille aller voir le Roi directement. Mesdames.
Le soldat fit une nouvelle légère révérence et sortit en fermant la porte derrière lui. La femme de chambre émit un imperceptible soupir. La rescapée était loin d’être remise de ses blessures que le Roi la voulait déjà. C’est à peine si elle tient debout. Elle ne pouvait y aller, ou c’était prendre le risque qu’elle s’évanouisse en plein repas. Il fallait qu’elle refuse.
— Ça ira, fit Kaly, comme si elle lisait dans ses pensées. Je vais bien.
— Ce n’est malheureusement ni à moi, ni à vous d’en décider, je pense que le mieux ce serait de demander au Mestre. Qu’en dites-vous ?
— Soit. Allez-y. Puisse cela vous rassurer, affirma-t-elle en souriant.
La femme sortit et laissa Kaly de nouveau seule avec ses pensées, dans cette chambre qui ne lui sied guère. Elle ne voulait pas être ici, elle voulait récupérer ses hommes, tombés au combat ou non, et rentrer au Pays. Elle voulait se préparer pour ce qui viendrait après...
Comentários