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Photo du rédacteurMartha BLK

Journal de Bord d'une Survivante #1

Dernière mise à jour : 16 oct. 2023

« Sais-tu que la vie est le cauchemar de ceux qui la rêvent ? » Apocalypse Now


Jour 1 :


La journée avait commencé comme les précédentes, à une exception près : le tremblement de terre qui avait secoué jusqu'à mon lycée. Je m'étais réveillée avec une étrange sensation, comme si quelque chose d'inhabituel allait se produire. Les cours avaient débuté à 8 h du matin. Mes parents étaient inquiets à propos du tremblement de terre, craignant qu'il y ait d'autres secousses. Leur inquiétude était fondée.


Au moment du déjeuner, je me trouvais avec mon groupe d'amis habituel. Alors que nous mangions, une nouvelle secousse survint, beaucoup plus violente que celle du matin. La panique s'empara de nous, les secousses se succédant, de plus en plus intenses ! on nous ordonna de quitter le self au plus vite, de ne pas céder à la panique. Une fois dehors, la quiétude retrouvée, la plupart des élèves appelèrent leurs parents pour les rassurer, ce que je fis également. Il y eut quelques blessés légers, mais rien de grave.


Nous pensions que le calme était revenu, mais nous nous trompions lourdement… Nous étions tous dehors, le groupe réuni, les cours suspendus en attendant que les blessés soient pris en charge. Assis en cercle dans la cour, nous pensions que le pire était derrière nous, mais en vrai, le pire restait à venir. De nouvelles secousses, encore plus violentes, se firent ressentir, provoquant une panique générale. Le bâtiment menaçait de s'effondrer, forçant tous ceux qui étaient à l'intérieur à sortir précipitamment. Mes amis et moi tentions de retrouver les autres membres de notre groupe. Une fois réunis, nous ne nous sommes plus séparés.


Les secousses continuaient, des morceaux du bâtiment se détachaient. Les pompiers, policiers et gendarmes étaient débordés, alors que les enseignants et le personnel s'efforçaient de calmer tout le monde. Les téléphones sonnaient sans arrêt, les parents étaient inquiets.


Soudain, un souffle chaud nous frappa, la violence de l'impact nous fit basculer au sol. Au loin, une épaisse fumée noire se leva, en réalité, il y en avait plusieurs ! des cris retentirent. Un autre souffle suivit. Pas besoin d'être un génie pour comprendre que la situation devenait catastrophique.


Écrasée au sol, la peur au ventre, je tentai un regard vers mes amis. Tous étaient à terre, mes yeux croisèrent d'abord ceux de Jaime, puis ceux de Maxence. Chris, lui, semblait paniqué en me regardant, et enfin, nous comprîmes.


Étions-nous en train de vivre l'apocalypse ? c'est ce que nous pensions. Coincée au sol, je n'avais guère envie de me relever. Les yeux fermés, je n'entendais que des cris, des hurlements. Un bruit sourd attira soudain mon attention. Quelqu'un me cria dessus, m'attrapa par le bras, mais je n'osais pas bouger. Puis, j'entendis une voix, celle de Jaime. Je me levai avec difficulté, réalisant que je saignais. Une fois debout, mon regard se posa sur une scène effroyable.


Un trou béant s'était ouvert au milieu de la cour. Je me rappelle avoir vu des personnes assis à cet endroit, et j'ose à peine imaginer ce qui leur est arrivé… En me relevant, je pris conscience du chaos qui nous entourait : une partie du lycée était en ruine, des gens agonisaient, et une épaisse fumée noire flottait au-dessus de la ville, accompagnée de feux incontrôlables. Quant au souffle qui nous avait projetés au sol, d'où venait-il ? je n'eus pas le temps de répondre à cette question. Jaime m'attrapa par le bras, et nous rejoignîmes Maxence, Chris, Luc et Tommy, bien que Tommy semblât sonné après être tombé.


Jaime et Maxence cherchaient frénétiquement les autres membres de notre groupe, ceux que nous avions perdus pendant la panique. Nous n'avions pas le temps de se reposer, les autres arrivaient, mais il manquait quelqu'un, et nous ne pouvions pas partir sans elle !


Alendra manquait, mais ils ne voulaient pas retourner la chercher, disant que c'était trop dangereux. Une dispute éclata, comme si c'était le moment pour ça. Je voulais la retrouver, mais ils me hurlaient dessus. Deux membres du groupe étaient à terre, mais les autres étaient trop occupés à se disputer pour les aider. Déçu par leur attitude, je profitai de l'occasion pour chercher Alendra parmi les décombres, et là, je la vis ! elle était assise au milieu de tout cela, dans un état de choc. Les disputes continuaient derrière moi, mais je me mis à courir vers elle, ignorant les cris qui se dirigeaient désormais vers moi. Ils me supplièrent de revenir et de la laisser derrière, mais je n'écoutais plus que des murmures. À ce moment-là, seule comptait Alendra.


J'atteignis sa position, la trouvant perdue dans ses pensées. Je la suppliai de se lever, m'accroupissant devant elle en lui disant : "Lève-toi, il faut partir !" Au loin, j'entendais Jaime, Maxence et Chris se disputer, mais étonnamment, Maxence leur demanda de nous laisser. Les autres se joignirent à la dispute. Plongé dans les yeux d'Alendra, c'est un cri de Maxence qui me tira de ma transe. Jaime et Chris s'étaient précipités vers nous.


Soudain, j'entendis un bruit épouvantable au-dessus de nous deux, un morceau du bâtiment allait s'effondrer sur nous. La panique m'envahit, Jaime et Chris étaient sur le point d'arriver, mais le morceau se faisait de plus en plus menaçant.


Il tomba, Alendra se leva, et ils arrivèrent.


Après cette chute, mes souvenirs sont flous. Je me rappelle juste quelques bribes. Alendra s'était levée, le morceau nous avait effleurés, puis Chris et Jaime nous avaient aidés à nous relever. Ensuite, tout devint confus. Plus tard, on nous dit que nous avions couru vers les autres, certains étaient venus nous aider, puis nous nous étions échappés du lycée. Nous nous trouvions maintenant au milieu d'une route, à environ 1,5 km du lycée, entourés de ruines. Quand Alendra et moi sommes revenus à nous, nous étions assis là. Nous étions une quinzaine du groupe, et j'ai réalisé qu'il manquait certains de nos amis. Je me suis surprise à prier pour eux, bien que je ne sois pas croyante. Peut-être que si le Seigneur existait, il aurait pitié d'eux… Je me suis demandé combien de temps s'était écoulé depuis que nous avions quitté le lycée. Lucy m'informa que cela faisait environ 1 h 30.


Environ une heure et demie depuis que nous avions quitté le lycée. La gravité de la situation m'est apparue lorsque j'ai observé l'état actuel de la ville. Il y avait des trous partout, semblables à celui dans la cour du lycée. Deux immeubles avaient été complètement détruits, laissant place à un énorme cratère. La ville n'était plus qu'un champ de ruines. J'ai essayé d'appeler mes parents, mais la ligne sonnait occupée… Ce qui me choqua le plus, c'est le silence qui régnait dans la ville. Aucun son, aucun cri, aucune alarme. Rien. En l'espace de 1 h 30, la ville était devenue un champ de ruine.


Je me relevais et observais le groupe. Nous n'étions plus que des ombres couvertes de poussière et de sang, des survivants errant dans le cauchemar.


La pluie avait commencé à tomber, nous avions trouvé refuge dans l'une des maisons environnantes qui paraissait la moins endommagée. Il n'y avait plus aucune trace des habitants ni des forces de l'ordre, la ville s'était transformée en une ville fantôme. Nous étions totalement coupés du monde extérieur, sans moyens de rentrer chez nous ni de sortir… La plupart d'entre nous n'habite même pas dans cette ville…


La nécessité de trouver de la nourriture et de l'eau pour survivre en attendant l'arrivée des secours s'imposait. En remarquant un cahier et un stylo, j'ai eu l'idée d'écrire un journal de bord pour documenter notre situation.


xXx


Nous sommes ici depuis presque quatre heures, la nuit tombe déjà, il doit être environ 19 h. Nous avons réussi à trouver de quoi soigner nos blessures et nous rafraîchir un peu. Un groupe de leaders s'est formé rapidement, composé de Maxence, Chris, Luc et Lucy. Ils se tiennent à l'écart et discutent de stratégie. Ils veulent prendre des décisions sans nécessairement nous consulter, argumentant que c'est pour "la survie du groupe" selon leurs dires. Alendra, Anna, Kaany et moi, nous occupons du reste du groupe.


Anna est la seule à avoir réussi à passer un appel à ses parents, ils vont bien, mais sont bloqués chez eux. Ils n'ont pas eu le temps d'en dire plus que la ligne fut coupée. Les policiers ont conseillé à toute la population de rester confinée chez elle, ou pour ceux qui le peuvent, de quitter la ville au plus vite. Cette recommandation nous laisse perplexes. Qu'est-ce qui se passe pour que la police nous encourage à partir ? rien n'a plus de sens. L'anxiété monte rapidement, nous nous inquiétons pour nos familles et pour nous-mêmes. On aimerait comprendre la situation, mais pour l'instant, nous suivons leurs consignes et restons sur place.


Tout le monde dort à l'exception de Chris et moi. Il a remarqué que je tenais un journal de bord et m'a prêté sa montre pour que je puisse garder l'heure exacte. Nous discutons tranquillement.


Après environ une heure de conversation, sachant que la journée de demain s'annonce longue, nous décidons d'aller dormir.

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