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Photo du rédacteurMartha BLK

Journal de Bord d'une Survivante #6 (fin)

« Sais-tu que la vie est le cauchemar de ceux qui la rêvent ? » Apocalypse Now


Jour 150 :


Je suis Anna. Nous sommes toujours sur la route, nous n'avons pas progressé depuis la mort de Tyrius. Khan est profondément affecté, tandis que Kaany, dans un sentiment de culpabilité, affirme que tout est sa faute. Elle est persuadée que rien de tout cela ne serait arrivé si elle n'avait pas appuyé sur la détente, et que nous aurions pu traverser Little Rock sans encombre. Bien que nous ayons tenté de capter d'autres messages, la radio reste muette, à l'exception du message des autorités. James Crow a réitéré son appel à la radio, affirmant toujours que leur camp est sûr. Nous reprendrons la route, c'est certain, mais je ne sais pas quand. Une chose est sûre : nous nous dirigeons vers le camp de James Crow.


Je suis Kaany. Le poids de la culpabilité pour la mort de Tyrius me pèse. Khan et les autres tentent de me convaincre que ce n'est pas ma faute, mais ce n'est pas la première fois que j'utilise mon arme en sachant que des zoneurs ne sont pas loin. À Santa Anna, avec Alendra et Jaime, j'ai commis la même erreur deux fois. Jaime me l'a rappelé à Little Rock, et voilà où ça nous a conduits. Anna a raison, nous repartirons en direction du camp de James Crow. J'espère sincèrement que ce sera un endroit sûr pour nous.


Je suis Khan. C'est la première fois que j'écris dans ce Journal de bord, et j'ose enfin exprimer quelques mots pour mon ami Tyrius. Nous nous connaissions depuis très longtemps, nous avons fréquenté le même collège. Quand la Catastrophe a frappé, nous étions ensemble. Kaany pense que tout cela est sa faute, mais c'est faux. Ce qui nous est arrivé pourrait se reproduire avec n'importe lequel d'entre nous, c'est la dure réalité de notre monde actuel. J'aurais souhaité que Tyrius puisse voir le camp de James Crow, mais le destin en a décidé autrement. Nous atteindrons ce camp, nous le ferons pour Tyrius et pour tous les autres.


Nuit de Jour 150 à Jour 151 :


Je suis Lester. Je tenais à laisser quelques mots dans ce Journal. Il me semble important qu'ils aient consigné leurs péripéties ici. Si, par hasard, quelqu'un venait à découvrir ce Journal, il pourrait comprendre ce qui nous est arrivé. Je souhaite rendre hommage à nos amis et à nos familles disparus, tant de noms gravés dans nos mémoires… J'espère sincèrement qu'ils sont dans un meilleur endroit que le nôtre. Demain, nous reprenons la route en direction du camp de James Crow.


Jour 154 :


Je suis Jepsen. Cela fait maintenant quatre jours que nous sommes repartis. Les esprits sont encore lourds des récents événements. Khan a raison, malheureusement, ce genre de tragédie se reproduira, et nous ne serons jamais prêts à y faire face. Byron et Jaime nous guident vers le camp de James Crow. Nous avons tracé un itinéraire relativement tranquille, traversant simplement de petites bourgades jusqu'à la grande ville de Black Lake. Nous ne pourrons pas l'éviter, elle est sur notre chemin. Nous espérons que cette fois-ci, les choses seront différentes. Nous approchons de la première bourgade. Le temps est déplorable, la pluie n'a cessé de tomber depuis deux jours. La route vers Cravenblood sera plus longue que prévu. Trois mois ? six mois ? peut-être un ou deux ans… D'ici là, le camp de James Crow pourrait ne plus être opérationnel. Nous devons trouver un moyen d'accélérer notre progression. Nous faisons des relais pour conduire le camion, nous sommes vigilants lors de nos arrêts. Rien n'est sûr, la sécurité reste un mirage, à moins que nous ne parvenions à atteindre le camp. Et nous le ferons !


Jour 203 :


Je suis Jaime. Fin mars marque la fin de l'hiver rigoureux que nous avons dû affronter. La Catastrophe demeure gravée dans nos mémoires, et nous continuons à échanger des hypothèses. Pourquoi la population a-t-elle disparu en moins d'une heure ? où sont partis les survivants ? et surtout, qui est responsable de tout ça ? malheureusement, nous n'avons pas de réponses concrètes. Le monde a cessé de communiquer, mais nous avons réussi à élaborer plusieurs hypothèses plausibles. En dehors de ça, nous avons été contraints d'abandonner notre camion en raison d'une panne d'essence au milieu de nulle part. Nous reprenons notre chemin à pied avec le strict nécessaire, mais le problème est que nous sommes maintenant trop exposés. Depuis deux jours, nous errons sur cette route, et selon notre itinéraire, nous devrions atteindre la prochaine ville ce soir. Nos provisions s'amenuisent, et nous avons hâte d'y arriver pour reconstituer nos stocks, peut-être trouver des véhicules et de l'essence. Notre vie est devenue difficile, et nous n'avons croisé aucun survivant, seulement des hordes de zoneurs.


Je suis Jana. Nous sommes dans une petite ville appelée Jasper. Les zoneurs y sont moins présents, ce qui est une bonne chose. Actuellement, j'écris à l'arrière d'une des voitures. Nous avons trouvé ce dont nous avions besoin, du moins de quoi survivre pendant quelques semaines. À la prochaine ville, nous déciderons de notre prochaine étape. Nous avons repéré un motel à l'extérieur de la ville, et je pense que nous y resterons quelques jours pour nous reposer. Tout semble calme pour le moment, mais Alendra n'est pas rassurée. Elle affirme que le calme ne dure jamais. Nous verrons bien…


Jour 325 :


Bientôt un an depuis la survenue de la Catastrophe… Cette pratique peut paraître étrange, mais nous prenons soin de compter les jours. Mois après mois, ils représentent notre seule constante. Dans 40 jours exactement, cela fera un an. Un an sans nouvelles de nos familles, de nos amis. Un an depuis que les autorités et le monde ont cessé d'émettre. Un an à errer de ville en ville à la recherche d'une chimère. Aujourd'hui, nous sommes toujours indécis sur la direction à prendre, entre poursuivre la quête du camp de James Crow ou s'installer quelque part, loin de tout. Crow continue ses appels tous les deux jours pour prouver qu'il n'est pas un simple message enregistré. Pour l'instant, nous suivons la route vers son camp, mais l'issue reste incertaine.


Je suis Eden, et l'espoir m'a quittée.


Jour 356 :


Je suis Max. Le dernier message venait d'Eden, imprégné d'un sentiment de désespoir partagé par beaucoup d'entre nous. Mais les choses ont changé. Aujourd'hui, nous sommes déterminés à survivre, conscients que si nous sommes encore en vie, d'autres peuvent l'être aussi. Le contournement de Jasper s'est avéré être une mauvaise idée, nous obligeant à faire un détour important. Nous avons évité Austin et remontons en direction d'Oklahoma. Notre prochain objectif : Black Lake, que malheureusement, nous devrons traverser. Topeka n'est pas loin non plus. Nous appréhendons de traverser les grandes villes depuis Little Rock, connaissant la menace qu'elles représentent.


Je suis Alendra. Mes paroles à Jana sur le calme éphémère résonnent toujours en moi. Khan… Khan a raison. Ce qui est arrivé à Tyrius et aux autres se reproduira, et je pressens que cela arrivera plus tôt que prévu. Nous reprenons la route vers Black Lake, la peur au ventre. Je suis consciente que nos récits ne peuvent vous faire ressentir l'intensité de nos expériences. Vous ne connaîtrez jamais la terreur de voir la nuit tomber au milieu de nulle part avec seule protection vos véhicules. Vous ne ressentirez jamais cette angoisse lorsque des grognements retentissent pendant un ravitaillement. Cependant, nous faisons de notre mieux pour vous dépeindre notre quotidien difficile. Si un jour, vous lisez ce Journal, que ce soit parce que nous aurons péri ou disparu, vous saurez ce qui nous est arrivé.


Jour 365 :

Je suis Jaime. Aujourd'hui marque exactement un an depuis la survenue de la Catastrophe. Un an… C'est presque inimaginable que nous ayons survécu aussi longtemps. Pourtant, nous l'avons fait. Nous sommes des survivants, comme tant d'autres. Pendant longtemps, nous avons cru être les seuls, perdus et abandonnés. D'une certaine manière, c'était vrai. Mais plus maintenant. Nous avons atteint le camp de James Crow ! c'est tout ce que nous avons jamais espéré. Nous ne sommes plus seuls. Nous l'avons fait. Souhaitez-nous bonne chance !


Je suis Jaime, en direct du camp de James Crow.


Fin ?


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