Skylar et Cavah n'eurent pas à attendre longtemps avant qu'un vaisseau ne décolle de Plantia, une planète désolée rarement visitée. Spirit rendit le vaisseau invisible aux radars, et Cavah le dissimula à l'ombre de la planète. Ils attendirent patiemment, et quelques minutes plus tard, le même vaisseau qui était chez Julius Shayne décolla et apparut sur les radars du Krœnos. Skylar avait raison, il n'était pas seul.
— Spirit, relance le vaisseau. Cavah, interception, ordonna Skylar.
Ils obéirent sans attendre. En un instant, le cœur du Krœnos chauffa, et Cavah se lança à la poursuite du vaisseau. Pas besoin de comprendre le fonctionnement de l'esprit du capitaine pour savoir ce que signifiait "interception".
— Doma ! on est repéré, Douar ! s'exclama un membre de l'équipage.
— Comment ça, repéré ?!
— Le vaisseau de l'Académie, il était caché, je n'sais comment, il n'était pas sur les radars !
— Cette Académicienne, oh qu'elle est futée… Passe en supraluminique ! elle ne pourra pas nous suivre ! Élise, contacte Fr'ehe, dis-lui qu'on est repéré !
— Mais t'es fou ?! en supraluminique ?!
— Fais ce que je te dis !
La vitesse supraluminique était rarement utilisée en raison de la consommation énergétique élevée et du risque d'implosion. Mais c'était le seul moyen pour eux de s'échapper. La course-poursuite commença.
— Capitaine, ils vont passer en vitesse supraluminique. Nous allons les perdre, informa Spirit.
— Oh, sûrement pas ! Spirit, repère leur trace, ne les lâche pas ! ordonna-t-elle en s'affairant au poste d'Ingénieur. Cavah, reste sur la route tracée par Spirit.
— Est-ce qu'on peut le faire ? est-ce qu'on peut vraiment les rattraper en supraluminique ?
— Il suffit d'avoir la trace de leur cœur. On crée un raccourci et on les intercepte en pleine course.
— C'est trop dangereux ! fit Cavah.
— Allons, Cavah, rigola-t-elle en se dirigeant vers le poste de Navigation pour créer le raccourci, on a fait pire avec les Pirates.
— J’ignore toujours si vous êtes un génie ou une folle alliée.
— Les jurées débattent encore ! répondit-elle, sachant qu'il ne comprendrait pas la référence.
Du côté de Douar et de son équipage, tout était prêt pour le passage en supraluminique. Ils n'attendaient plus que son ordre.
— Maintenant !
Le vaisseau partit en trombe, laissant derrière lui les traces de ses réacteurs. Ils se croyaient hors de danger, pensant que l'Académicienne ne pouvait pas les rattraper.
— J'ai Fr'ehe, annonça Élise.
— Sur écran. Fr'ehe ! dit Douar, alors que le visage ensanglanté de Fr'ehe s'affichait en gros plan.
— Doma, qu'est-ce que tu fous ?!
— Ce n'est pas ma faute ! l'Académicienne nous a repérés sur Plantia, elle nous attendait quand on a décollé. Elle n'est pas stupide !
— Bande d'imbéciles, évidemment qu'elle n'est pas stupide ! c'est un capitaine de la Doma d'Académie ! où êtes-vous maintenant ? même de Zetania, je dois vous sauver ?!
— Tout va bien, ne vous inquiétez pas, nous sommes passés en vitesse supraluminique, répondit Douar avec une expression de joie. Elle ne pourra pas nous suivre.
— Afin de faire exploser le vaisseau en plus de vous faire intercepter ! bande d'idiots !
— Mais elle ne peut pas nous suivre… tenta Élise.
— Bien sûr que si ! il n'a fallu qu'une seconde à son ordinateur pour marquer le cœur du vaisseau et pour vous suivre ! à l'heure qu'il est, elle est déjà en chemin pour vous intercepter !
Et Fr’ehe n'était pas loin de la vérité. Quelques secondes à peine après la fin de sa phrase, le Krœnos surgit sans avertissement sur la gauche du vaisseau et le tira de la vitesse supraluminique. Douar réussit tant bien que mal à remettre le vaisseau en course. Le cœur s'était arrêté. L'appel avec Fr'ehe s'était coupé brusquement. L'équipage, quelque peu étourdi, se regardait, avant de réaliser que le vaisseau de l'Académie les attendait patiemment devant eux.
— Interception réussie, Capitaine, annonça presque fièrement Spirit.
— Vous voyez, Cavah, ce n'était pas si dangereux.
— On peut dire ça.
— Spirit, contacte-les. Avec un peu de chance, ils sont encore intacts.
Douar et l'équipage se remettaient à peine du choc qu'on les contactait déjà.
— Douar… fit Élise. Ils nous contactent.
— Doma. Sur écran.
S'afficha sur leur écran un capitaine droit dans son siège et son pilote… Cavah.
— Douar, s'exclama Cavah en se levant de son siège. Je savais bien que ce vaisseau me disait quelque chose. C'est celui de Fr'ehe, Capitaine, l'informa-t-il en se tournant vers elle.
Skylar se leva à son tour et rejoignit Cavah. Et dire qu'elle lui avait presque fait confiance…
— Doma Cavah, depuis quand fais-tu partie de l'Académie ?
— Je n'en fais pas partie.
— Alors, qu'est-ce que tu fous là ? demanda à son tour Élise.
— Eh, vous vous la fermez, c'est moi qui pose les questions.
— Et vous êtes ? dit Douar ironiquement.
— Celle qui peut vous faire exploser si ça lui chante. Capitaine Skylar Hogan. Maintenant, dites-moi ce que vous foutiez chez Julius Shayne.
— Simple visite de courtoisie.
— Douar, si tu lui mens encore une seule fois, crois-moi, elle n'hésitera pas à faire exploser le vaisseau.
— Elle n'a pas le cran…
— Après ce que tu viens de voir, tu le penses vraiment ? maintenant, réponds.
— Fr'ehe nous a envoyés.
— Élise !
— J'n'ai pas envie de mourir à cause de toi.
— Est-ce que vous pouvez le contacter ? demanda Skylar calmement.
Un silence.
— Oui…
Les autres membres d'équipage regardèrent tour à tour Douar et Élise sans réellement savoir à qui obéir.
— Rappelez Fr'ehe, joignez-le à la communication, ordonna finalement Douar.
Quelques secondes passèrent, puis finalement Fr'ehe apparut autant sur l'écran du Krœnos que sur celui de l'autre vaisseau. Il ne fut guère surpris de revoir Skylar et Cavah.
— Fr'ehe, reprit Skylar, qu'est-ce que ça signifie ? auriez-vous donc envoyé votre équipe saboter notre mission ?
— Capitaine, je ne suis pas surpris de vous revoir. Peut-être aurais-je dû accepter votre proposition finalement. Vous avez tenu parole, en fait, ils sont bien venus. Ce n’est pas beau à voir, ce que fait l’Académie à Zars.
— J’n’en ai strictement rien à faire. Pourquoi les avez-vous envoyés ? pourquoi vous n'souhaitez pas qu’on trouve Maginas ?
— Je vous l'ai dit, c'est du gros poisson.
— Non, non, ne faites pas l'altruiste, vous n'en avez rien à faire que l’on meurt. Il y a quelque chose d'autre derrière ça, qu'est-ce qui se trame derrière le dos de l'Académie ?
Mais il ne répondit pas. Le silence commençait à se faire pesant.
— Ok, gardez vos secrets, je les découvrirai bien assez tôt. Et dire que je vous ai presque fait confiance !
— Très mauvais choix.
— Fr'ehe, intervint Cavah, ne joue pas au plus malin, n'oublie pas les informations que l'on possède. Qui plus est, on a ton équipage en ligne de mire. Un seul ordre et…
— Boum, finit Skylar.
— Il y a des choses qui ne concernent pas l'Académie, se résigna Fr'ehe.
— J'me fous de vos secrets. Je suis en roue libre, je veux trouver Maginas.
— Vous n'allez pas aimer ce que vous trouverez en allant dans cette direction. Maginas n’est pas tendre, il est plus effrayant que ce que vous pensez.
— Fr'ehe, je m'en fous, répéta l'humaine très sérieusement. On'ee, votre contact Julius Shayne nous a parlé d'On'ee. Est-ce que c'était un mensonge ?
— Non. Pas totalement. C'est bien une ancienne base de Maginas et son clan.
— Est-ce qu'il sait où ils sont maintenant ?
Un silence pesant s'abattit, chaque esprit semblait en ébullition. Devaient-ils mentir ou dire la vérité ? devaient-ils les diriger vers Maginas ou prendre le risque qu'ils le découvrent ?
— Non, il ne le sait pas, mentit finalement Douar. C'est généralement eux qui prennent contact avec lui. Mais On'ee est bien sa dernière base connue.
— Vous confirmez ? demanda Skylar à Fr'ehe.
— Oui, mentit-il également.
— Eh bien, ce n'était pas si compliqué.
— Qu'est-ce qui va se passer maintenant ? pour nous, paniqua Élise.
— Rien du tout, dit-elle en retournant s'asseoir sur son siège. Vous retournez à votre vie, et nous à notre mission. Fr'ehe.
— Oui ?
— J'espère ne jamais vous revoir.
Et elle coupa la communication. Elle ne savait pas quoi penser. Elle savait qu'ils lui avaient menti, elle savait qu'ils cachaient quelque chose d'important. Personne ne semblait vouloir qu'ils trouvent Maginas, pourquoi ? cette question attendrait. Pour l'instant, elle avait une nouvelle piste.
— Spirit ?
— Oui, Capitaine ?
— Entre les coordonnées que nous a fournies Julius. Il est temps de reprendre la route.
— À vos ordres.
— Cavah, qu'en pensez-vous ? lui demanda-t-elle en s'asseyant au poste à côté de lui.
— Je pense que si nous ne sommes pas plus prudents, ce Dernier Protocole risque de se transformer en bain de sang. C'est certain maintenant qu'ils nous cachent quelque chose, mais il est impossible de mettre la main dessus.
— Je suis désolée de vous avoir embarqué là-dedans…
— N'ayez crainte, au moins je ne m'ennuie pas.
Skylar lui sourit, et tandis que le vaisseau se dirigeait vers On'ee, tous deux se plongèrent dans leurs tâches habituelles. Leur voyage semblait interminable.
Les « Planètes Fantômes » désignent toutes les planètes non répertoriées, et Farida en faisait partie. Plusieurs raisons expliquaient l'absence de recensement, la plus probable étant sa non-découverte. Skylar avait pris soin d'envoyer un rapport à l'Académie concernant la découverte de cette planète et de son nom. Cependant, son rapport s'arrêtait là ; s'ils voulaient en savoir plus, ils devraient envoyer une équipe. Actuellement, ce n'était pas sa responsabilité.
Farida n'était pas une planète habitable. Son atmosphère était irrespirable, saturée de gaz toxiques émis par les nombreux volcans à sa surface. C'était une planète encore dans ses premières phases d'existence. Dans quelques millions d'années, elle pourrait devenir habitable et être peuplée. Qui et pourquoi l'avaient nommée ainsi demeurait une question sans réponse pour Skylar.
Quant à On'ee, la situation était similaire. Il s'agissait d'un simple astéroïde inhospitalier, avec une gravité comparable à celle de la Lune terrestre.
— Capitaine, appela Spirit alors qu'ils approchaient de l'astéroïde.
— Oui ?
— Je… sembla hésiter l'IA. Je ne pense pas que ce soit une bonne idée d'atterrir.
— Comment ça « tu penses » ? demanda Cavah.
— Parle librement, Spirit, dit Skylar.
— Je pense qu'il serait plus prudent de laisser le vaisseau en orbite autour de Farida et de descendre sur On'ee avec la balise.
Un silence pesant suivit. L'humaine médita sur les paroles de Spirit. Pourquoi cette suggestion subite alors qu'il n'avait pas hésité à atterrir sur Taung III ? Spirit évoluait, et elle devait s'adapter. Ce n'était pas une mauvaise idée, en fin de compte.
— Ce n'est pas une mauvaise idée, mais pourquoi ici, maintenant ?
— On'ee n'est pas répertorié, ni la planète Farida, aucun objet céleste de ce secteur ne l’est. Si c'est bien une ancienne base de Maginas, il faut être prêt à partir en cas d'urgence, le mieux serait d'être déjà en orbite. Nous ne savons pas ce qu'il peut y avoir en bas.
Un nouveau silence s'installa.
— D'accord, conclut le Capitaine. Cavah, mettez-vous en orbite.
Cavah obéit sans réellement comprendre pourquoi elle avait été aussi rapidement convaincue par Spirit. Il n'avait pas tort, mais atterrir semblait tout aussi faisable.
Ils passèrent par l’armurerie, puis, alors qu'ils se dirigeaient vers la salle de téléportation, une salle où Cavah n'était jamais allé, il prit la parole.
— Je ne comprends pas pourquoi vous êtes si disposés à écouter l'Ordinateur.
— Cavah, Spirit… c'est plus qu'un simple Ordinateur. Il évolue au même titre que nous. Il a des pensées et des idées, mais c'est… spécial. Je n'comprends pas tout ça.
— Moi non plus, je ne comprends pas.
— Je sais que c'est difficile pour vous. Essayez de voir Spirit comme un membre à part entière de cet équipage, d'accord ? il comprend des choses qui nous dépassent. Tout comme l'esprit de Maginas est hors de notre portée, celui de Spirit est hors de notre compréhension.
Cavah ne put que hocher la tête. Il n’y avait pas seulement l’esprit de Spirit et de Maginas qui échappait à sa compréhension, mais aussi celui du Capitaine. Mais ce n’était pas le problème actuel. Ils étaient très probablement en train de courir dans un piège. Fr’ehe et les autres leur avaient sans doute menti. Il fallait être prudent.
La salle de téléportation n’était guère plus grande qu’une cabine. Accrochées sur un pan de mur, dix combinaisons spatiales étaient soigneusement rangées – Skylar avait pris soin de ranger celle de Cavah dès le début de leur voyage. Ils les enfilèrent rapidement.
En place, Skylar ordonna à Spirit d’activer la balise. En moins d’une seconde, ils atterrirent sur l'astéroïde. De là où ils étaient, l'ombre de la planète cachait le soleil. Armes en main, ils sortirent également leurs lampes.
Skylar éclaira les environs. À part quelques vestiges de vaisseaux, des ruines de cargaisons et un grand bâtiment à l’allure fantomatique, On’ee était mort. Le Capitaine jeta un regard à Cavah, et il partageait la même inquiétude qu’elle à l'idée d'y entrer. À tout moment, quelque chose semblait prêt à surgir d’un recoin.
C’était comme si personne n’avait mis les pieds sur On’ee depuis des années maintenant, pensa Skylar.
— Pourquoi ai-je la sensation qu’ils nous ont tous menti ? demanda Cavah comme s’il avait lu dans ses pensées.
— J'me faisais la même réflexion.
— Je n’ai pas l’impression qu’On’ee a été visitée depuis des années.
— Il peut très bien s’agir d'un leurre. Puis c’est un astéroïde à la gravité plutôt instable. Personne de très avisé ne vient ici pour le plaisir. C’est la cachette parfaite, répondit Skylar, de plus en plus sûre qu’ils ne trouveraient pas Maginas ici.
— Capitaine…
— Nous avons juste besoin d’une information, qu’une seule. Après, il va tout de même falloir que je contacte l’Amiral.
— Pourquoi ? en quoi ça concerne Maginas ? demanda Cavah alors qu'ils étaient presque à l’entrée du bâtiment.
— Le sas... désigna Skylar d’un doigt. Je travaille pour l’Académie, Cavah. Je suis peut-être en roue libre actuellement, mais je travaille toujours pour elle, et il y a quelque chose qui se trame.
— Est-ce que vous aimez travailler pour eux au moins ?
Skylar médita sur la réponse tout en ouvrant tant bien que mal le sas du bâtiment. Elle ne s’était jamais vraiment posé cette question. Sa position lui convenait jusqu'à présent, même si elle avait eu des désaccords avec l’Amiral dès leur rencontre, mais les choses avaient évolué.
— Spirit, niveau d’oxygène ? reprit Skylar alors que la porte du sas se fermait derrière eux et qu’une autre porte s’ouvrait devant.
— Niveau d'oxygène et gravité stable.
— Pas si abandonné que ça.
Elle ôta son casque et se tourna vers Cavah qui faisait de même.
— Il semblerait.
— Pour répondre à votre question, dit-elle avant de continuer à avancer, travailler pour l’Académie me permet de réaliser mon rêve, celui qui m’a poussée à accepter l’offre de Sarek. Cette position me convient. Pour l’instant.
Puis, arme dans une main et casque sous le bras, elle franchit la porte. Dès qu’elle mit un pied dans la salle, les lumières s’allumèrent. Détecteur de mouvement.
— J’espère qu’il n’y avait pas une alarme ou quelque chose dans ce genre, s'inquiéta Cavah.
— Spirit, au moindre mouvement, préviens-nous.
— À vos ordres.
— On se sépare. Voyons si on peut trouver quelque chose ici.
Skylar posa son casque sur une des chaises et s'occupa des diverses machines qui se trouvaient dans la pièce. Celle-ci était grande, un coin commun avec des canapés à droite du sas d’entrée et un coin rempli de machines en tout genre à gauche. Droit devant, un long couloir donnait sur le reste du bâtiment, là où se dirigeait Cavah toujours avec son casque sous le bras.
Pendant les deux heures qui suivirent, tous deux fouillèrent le bâtiment de fond en comble, sans résultat. Skylar commençait à perdre patience et espoir. Maginas était tout simplement introuvable, et ceux qui pouvaient lui donner sa localisation avaient préféré mentir à cause d’une histoire dont elle ne savait rien.
Elle s’assit sur un des canapés en attendant que Cavah revienne. Elle se mit à penser aux options qui lui restaient, c’est-à-dire très peu. Elle regarda le sas d’entrée dans un silence de mort. Si Sarek avait été là, il aurait su quoi faire…
— C’est charmant de ta part de le penser, dit une voix à côté d’elle.
Au tout début où elle avait entendu cette voix, elle avait sursauté. Aujourd'hui, elle s'y était habituée. Elle était plus présente que ce qu’elle pouvait imaginer. Skylar savait que si elle se tournait vers elle, elle disparaîtrait à nouveau. Alors elle l’écoutait simplement.
— Tu penses réellement que j’aurais été capable de trouver Maginas ?
— Tu aurais remué ciel et terre pour le retrouver… murmura-t-elle en retour.
— N’est-ce pas ce que tu fais toi aussi ?
— Sarek…
— Capitaine, coupa Cavah à travers son oreillette.
Elle se tourna vers là où venait la voix, mais comme prévu, il n’y avait plus personne.
— Oui, quoi ? répondit-elle en portant la main à son oreille.
— Je n’ai rien de mon côté…
— Moi non plus. Revenez ici, on remballe, c’était joué d’avance.
Mais Cavah ne put répondre que Spirit leur hurla dans les oreilles.
— Alerte de proximité ! un Vaisseau se dirige vers On’ee !
— Quel Vaisseau ?! s’écria en retour Skylar en se levant.
— Type Archéen, probablement des Contrebandiers. Je vous ramène.
— Non !
— Comment ça non ?! s’exclama Cavah de son côté.
— Spirit, est-ce qu’il a détecté le Vaisseau ?
— Non.
— Bien. Ramène Cavah à bord. Peut-être qu'eux savent où se trouve Maginas.
— Capitaine, c’est une très mauvaise idée, je désapprouve fortement. Nous ne savons pas combien de personnes il y a sur ce Bâtiment et ni qui ils sont !
— Je suis d’accord avec Cavah, intervint Spirit.
— Eh ! je n’demande pas votre permission, c’est un ordre. Spirit, ramène Cavah. Soyez prêts à partir.
— Capitaine !
Mais Spirit savait qu'il n’avait pas d’autres choix que d’obéir aux ordres de son Capitaine. Sans attendre, il ramena Cavah sur le Krœnos et attendit, tout comme elle, que le Vaisseau Archéen atterrisse. Et tout comme Cavah, il n’aimait pas cette situation.
— Ramène-moi en bas, Spirit ! s'énerva Cavah de retour sur le Vaisseau.
— Le Capitaine nous a donné un ordre.
— Un… Spirit, le Capitaine est en train de perdre la raison ! Elle va se faire tuer !
— Un ordre est un ordre... Cavah, vous devriez venir prendre votre poste.
Cavah soupira bruyamment. Cet Ordinateur était aussi têtu que le Capitaine. Il ôta sa combinaison en vitesse et courut vers le poste de Commande. Il n'aimait décidément pas la direction que prenait cette situation.
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