top of page
Photo du rédacteurMartha BLK

Krœnos - Chapitre 8 : Des Nouveaux Maîtres


Lorsque Skylar reprit conscience, tout était plongé dans l'obscurité. Un bandeau lui couvrait les yeux, ses mains étaient attachées derrière son dos, et un bâillon muselait sa voix. Le sol sur lequel elle reposait était aussi froid que la glace, tandis que l'air ambiant était humide et chaud, créant un étrange contraste. Des cris étouffés résonnaient en tout autour, comme si elle était entourée de salles de torture. Elle était pétrifiée, craignant même de bouger, de peur de faire de la situation une réalité. Les regrets la submergèrent alors qu'elle sregrettait d'avoir donné sa confiance aux extraterrestres. Elle aurait préféré être chez elle, sur Terre. Il était trop tard pour les remords. Maintenant, elle devait se prouver à elle-même et à ces êtres venus d'ailleurs de quoi elle était capable. Mais elle n'était pas une combattante, juste une femme ordinaire.


Une main puissante saisit son bras et la souleva brusquement, provoquant un gémissement. Quelqu'un parla derrière elle, mais ses mots étaient étouffés et peu clairs. Skylar ne pouvait pas s'en soucier ; elle avait déjà bien assez peur. Elle fut poussée en avant, presque traînée. Elle se souvint de tous les signes avant-coureurs de la trahison, à commencer par Sarek qui prétendait avoir besoin d'un humain, un prétexte pour la vendre. Elle se sentait perdue dans l'immensité de l'espace, à des années-lumière de chez elle, sans personne pour lui prêter main-forte. Ses semblables étaient hors de portée, des larmes chaudes coulèrent sur ses joues. Elle tenta de se débattre, mais elle savait que cela était aussi inutile que ses gémissements.


Une porte claqua à proximité, la faisant sursauter, suivie de cris à la fois proches et lointains. Où avait-elle atterri ? elle aurait aimé que tout cela ne soit qu'un horrible rêve. Sa vie n'avait pas été parfaite, mais elle la regrettait désormais. Elle aurait dû être plus prudente en fuyant ; son arrogance lui avait coûté cher. Paniquer ne servirait à rien. Elle devait attendre pour voir comment les choses se dérouleraient. Si ses ravisseurs avaient voulu sa mort, elle serait déjà morte. Cela signifiait qu'ils avaient encore besoin d'elle.


Une deuxième porte claqua, la faisant sursauter à nouveau. La personne qui la guidait la força enfin à s'asseoir sur une chaise dure comme du bois, retirant d'abord son bâillon, puis son bandeau. Durant un court instant, elle fut aveuglée par une lumière blanche, mais sa vision s'adapta rapidement à la pièce sombre dans laquelle elle se trouvait. Une petite fenêtre à sa droite, munie de barreaux, apportait un peu de lumière. Skylar analysa rapidement la situation. En face d'elle, une table et une chaise vides. Elle n'eut pas le temps de réfléchir plus longtemps, car quelqu'un s'assit en face d'elle. C'était une créature semblable à celles qu'elle avait vues parler avec Sarek et Vahrak. Skylar le regarda, mais elle choisit de garder le silence.


— Savez-vous où vous êtes ? commença-t-il d'une voix rauque.


Elle ne répondit pas, préférant garder le silence.


— Savez-vous pourquoi vous êtes ici ?


Toujours aucune réponse. Skylar n'était pas dupe. Elle ne savait pas pourquoi elle était là, mais elle savait comment elle avait atterri ici. Son propre équipage l'avait trahie.


— Hmm, sembla-t-il bougonner, ils disaient que vous pouviez parler, mais vous ne dites rien.


Cette fois, Skylar ne put s'empêcher de ricaner. Peut-être était-ce une offense pour cette créature, mais elle s'en moquait. Ils l'avaient enlevée, traitée comme une prisonnière, et ils s'attendaient à ce qu'elle parle ? elle ne pensait pas qu'ils pouvaient être si naïfs.


— Le rire est une réaction naturelle chez votre espèce, mais il est normalement utilisé lorsque la situation est comique. Qu'y a-t-il de comique ici ?


Étonnamment, c'était une vraie question.


— Oh, mais je ne ris pas, répondit-elle enfin, redevenue sérieuse. C'est un ricanement. C'est utilisé pour se moquer d'une situation… ou, dans ce cas, d'une personne.


Elle regarda droit dans la direction de ses yeux derrière la capuche, mais il était presque impossible de les distinguer. Ses mains, posées à plat devant lui, semblaient être faites de métal, confirmant ses soupçons.


— Alors, vous parlez, dit-il, avec une pointe de sarcasme dans la voix. Savez-vous pourquoi vous êtes ici ?

— Non, mais je suppose que vous allez me le dire.

— Vous avez été trahie par votre propre équipage…

— Je vous arrête tout de suite, je veux savoir le pourquoi, pas le comment, coupa-t-elle.


Un silence s'ensuivit. La créature semblait avoir pris plus d'ampleur, peut-être avait-elle commis une erreur en l'interrompant. Cependant, l'atmosphère se détendit à nouveau.


— Nos clients ont entendu parler des Humains depuis leur découverte, et nous recevons quotidiennement de nouvelles informations sur votre espèce. Ils en voulaient absolument un, mais vous êtes protégée. Le seul moyen pour nous de vous obtenir était…

— De faire appel à un Académicien, termina-t-elle.

— Vous comprenez vite pour une espèce qui vivait jusqu'à présent sans connaître l'Univers.

— Le commerce, c'est universel. Combien vous les avez payé pour ça ?

— Plus qu'il n'en faut pour vivre à l'abri de l'Académie toute une vie.

— Et maintenant ? il va m'arriver quoi ? demanda Skylar, plus en colère qu'effrayée.

— Vous serez préparée pour une vie de servitude au service de nos clients.

— Une vie d'esclave.

— Une vie de choix pour un être comme vous.


Skylar garda le silence. Dans ce monde, les affaires sont les affaires, et ils l'avaient vendue. Maintenant, elle devait se débrouiller seule. Elle ne savait pas comment se défendre ni comment se sortir de cette situation. Ses nouveaux "maîtres" reviendraient bientôt la chercher, et elle serait encore plus loin, perdue dans la Galaxie. Ni la Terre ni l'Académie ne pourraient la secourir. Elle se sentait seule, triste, et en colère.


Avant qu'elle puisse ajouter quelque chose, quelqu'un fit irruption dans la pièce, claquant la porte derrière lui. Elle se tourna rapidement pour voir, mais on lui bâillonna la bouche et lui recouvrit la tête d'un sac. Une main la saisit fermement et la souleva brutalement. Cette fois-ci, elle se débattit, essayant de crier. Les larmes coulaient de nouveau sur ses joues, ses gémissements se transformaient en sifflements. Elle ne voulait pas être emmenée, encore moins devenir l'esclave d'un alien. Elle se débattit encore plus fort, mais une autre main agrippa son bras. Quelqu'un cria quelque chose derrière elle, puis elle fut violemment plaquée contre le mur, la secouant brutalement. La porte claqua de nouveau, quelqu'un entra, ordonnant de la faire taire, puis tout devint noir. Ils l'avaient assommée.


Quand Skylar reprit conscience, cette fois-ci, elle n'était ni bâillonnée ni aveuglée par un sac. Ses mains étaient également déliées. Tout était flou, sa tête lui faisait mal. Elle se souvenait de ce qui s'était passé. Ils l'avaient assommée, c'est pourquoi elle se sentait encore plus perdue qu'auparavant. Hurler et se débattre était généralement inutile, elle avait vu suffisamment de films pour le savoir. À moins de savoir où aller et comment se défendre, c'était futile.


Elle parvint à s'asseoir, bien que tout tournoyât autour d'elle. La pièce était encore plus sombre que la précédente, sans aucune source de lumière, et elle était glaciale comme une grotte. Un cachot, c'était évident. Elle se blottit doucement contre le mur rugueux, les jambes repliées sous son menton. Elle n'avait d'autre choix que d'attendre. Elle repensa à ce que la créature lui avait dit. Elle n'avait aucune envie de devenir esclave. Elle commençait à comprendre ce que les femmes et les hommes qui avaient été asservis sur sa propre planète avaient pu ressentir. L'histoire de l'humanité regorgeait de récits semblables au sien. Cela n'avait rien de glorieux.


— Je vous pensais morte, dit soudainement une voix venant de l'obscurité à l'opposé d'elle.


Skylar sursauta, n'ayant pas remarqué la présence d'une autre personne dans la pièce. Elle choisit de ne pas bouger, cette personne semblait partager ses problèmes. La voix s'approcha un peu, révélant une créature qui semblait être un mâle, grande et dotée d'une peau brune parsemée de traits blancs, avec de grands yeux verts.


— Eh bien, je n'le suis pas, répondit-elle d'une voix brisée.

— Ils n'ont pas été tendres avec vous. Qu'avez-vous fait pour les offenser à ce point ?

— Oh... Je n'sais même pas.

— Quelle est votre espèce ?

— Je suis une Humaine.

— Vous faites partie des nouvelles espèces découvertes, c'est ça ?

— Oui...

— Je comprends mieux, dit la créature.

— Eh bien si vous pouviez m'expliquer pourquoi je dois devenir l'esclave d'un alien, ça m'arrangerait ?! s'écria Skylar, de plus en plus en colère.

— Vous devriez être reconnaissante.

— Reconnaissante ?

— Vous serez au service de la plus puissante famille de la Galaxie.


Un silence s'installa. Elle ne connaissait pas cette "grande famille," et elle n'en avait rien à faire. Tout ce qu'elle voulait, c'était rentrer chez elle.


— Ça vous direz d'élaborer ? de qui vous parlez ? demanda-t-elle, frustrée.

— Les Finas De Gla, une riche et puissante famille. Ils possèdent dix planètes dans la Galaxie !

— Oh, magnifique. Et en quoi ça me concerne ?

— Ils ont un faible pour les serviteurs issus d'espèces rares ou peu représentées dans la Galaxie.

— Comme les nouvelles espèces, continua Skylar, commençant à comprendre.

— Exactement ! s'exclama la créature en se rapprochant d'elle. Mais votre espèce, comme toutes les nouvelles, est protégée par l'Académie. Alors, quel meilleur moyen de vous obtenir que d'employer des Académiciens ?

— Mais... l'Académie est au courant de ce trafic ?

— Elle a de forts soupçons concernant certains de ses Capitaines, mais elle n'a pas de preuve, et sans preuve...

— L'Académie ne peut rien faire, termina Skylar.


La créature hocha la tête, et ils tombèrent tous deux dans un silence profond. Le business est le business, et cela s'applique même à des années-lumière de chez elle. Quelle chance.


— Cette famille, comment a-t-elle pu devenir aussi puissante ? demanda-t-elle après un moment.

— Leur commerce tourne autour des minerais précieux. Ils ont conquis une planète après l'autre.

— Alors, ils cherchent des minerais précieux et les revendent ?

— Au triple de leur prix !

— Je vois...


Un nouveau silence s'installa.


— Comment vous appelez-vous ? pourquoi vous êtes ici ? vous finirez esclave de cette famille aussi ?

— Mon espèce est répandue dans la Galaxie, je ne suscite guère l'intérêt des Finas De Gla. Mon nom et mon crime ne sont pas importants, vous les oublierez.

— Mais vous comptez pour quelqu'un, quelque part. Vous méritez un nom !

— Deayh Prev, c'est le nom qui m'a été donné.

— Deayh Prev, répéta Skylar approximativement. Parlez-moi de vous, je n'connais rien en dehors de ma planète. D'où vous venez ?


Deayh Prev sembla réfléchir un instant avant de reprendre.


— Je viens d'une planète appelée Guora, une planète pittoresque située loin d'ici. Mon espèce l'a colonisée il y a bien longtemps. Le ciel y est orangé, avec des plaines à perte de vue et une grande variété d'animaux...

— Ça semble magnifique.

— Ça l'est. J'ai une simple ferme avec ma femme et mes deux enfants... Ils sont déjà grands mais continuent d'aider à la ferme.

— Comment vous êtes-vous retrouvé ici ?

— Le Clan de Maginas.

— Qui ?

— Le Clan de Maginas. Ils parcourent la Galaxie et font des affaires avec toutes les espèces vivantes possibles. Mais ce sont des arnaqueurs, des criminels. Ils sont venus sur ma planète... Oh, l'histoire est bien trop longue et pas intéressante.

— Dites-moi, s'il vous plaît.

— Je ne vous dirai que ceci : restez avec les Finas, ne croisez jamais la route du Clan de Maginas, sinon cela signera votre perte.

— D'accord...

— Promettez-le.

— D'accord, je vous le promets.


Skylar lui adressa un sourire. Peu importe si c'était un faux pas, c'était sa manière d'exprimer la joie qui lui restait et de le rassurer.


Elle en avait appris davantage sur l'univers, ses menaces et ses nouveaux maîtres. Elle avait compris ce qu'elle devait faire pour s'en sortir. Elle avait besoin de preuves et d'un moyen de contacter l'Académie. Ils avaient sous-estimé le besoin de liberté de sa propre espèce, et elle était prête à se battre pour ça.


Skylar demeura enfermée pendant quelques jours. Ses kidnappeurs étaient venus chercher Deayh Prev quelques heures après son enfermement, mais depuis, ils ne l'avaient pas ramené dans le cachot. Elle devina ce qui lui était arrivé et se sentit encore plus triste.


Finalement, ses maîtres vinrent la récupérer un matin. Elle avait faim, soif et froid. Ils ne lui avaient rien donné à manger, et la dispute qui se déroulait à l'extérieur du cachot laissa entendre que ses maîtres n'étaient pas satisfaits.


— C'est une rebelle, semblait expliquer l'un des kidnappeurs. Elle a essayé de se défendre, elle ne s'est pas laissée faire.

— "Est-ce une raison pour la laisser ainsi ? s'exclama une voix d'une gravité bien trop extrême pour être humaine. Nous avons besoin que nos serviteurs soient en bonne santé ! savez-vous combien nous avons dû payer les Académiciens pour l'avoir ?

— Probablement autant que nous.

— Vous n'en aurez pas pour votre argent", intervint une autre voix, celle qui l'avait interrogée.

— Pourquoi ça ? demanda une autre personne, plus douce cette fois.

— Elle ne s'est pas laissée faire, elle est arrogante.

— Elle sera conditionnée. Nous avons payé pour elle. Ouvrez.


La dispute cessa, et quelqu'un ouvrit le cachot. Skylar gisait au sol, feignant d'être endormie. Elle entendit des personnes entrer, puis quelqu'un se pencha près d'elle, vérifiant son pouls pour s'assurer qu'elle était en vie.


— Son pouls est faible, mais elle est vivante, dit la personne à la voix douce.


Elle repoussa les cheveux de Skylar qui couvraient son visage avec délicatesse.


— Elle semble plutôt jolie, Acef. Il se pourrait qu'elle soit exclusivement à ton service, reprit-elle en se redressant.


Acef, l'autre personne à la voix grave, rit, puis parla à son tour.


— Il est temps de partir.


— Êtes-vous vraiment sûr de la vouloir ? demanda la créature qui l'avait interrogée une dernière fois.

— Oui, confirmèrent-ils.


Acef mit fin à la conversation et appela un de ses serviteurs. Celui-ci prit Skylar dans ses bras. Elle était encore trop faible pour se débattre et finit par s'endormir réellement.


Lorsqu'elle se réveilla, elle se trouvait dans un lit simple, dans une petite chambre. Elle se leva et constata que quelqu'un l'avait changée et lavée. Elle portait une combinaison noire moulante avec des manches longues. Ses vêtements précédents étaient pliés sur une chaise, mais son couteau n'était nulle part en vue.


— Stupide, stupide, stupide, murmura-t-elle pour elle-même en cherchant ses bottes.


Avant qu'elle puisse les enfiler, quelqu'un frappa à la porte et entra sans attendre de réponse. C'était une représentante d'une espèce qu'elle n'avait jamais vue. Sa chevelure ressemblait à un amas de dreadlocks attaché en queue-de-cheval, et sa peau avait un teint basané. Skylar la trouvait magnifique.


— Maîtresse Kayla est absente pour quelques jours, nous sommes sous les ordres de Maître Acef, l'informa-t-elle.

— Et ? répondit Skylar prise au dépourvu.

— Et cela fait des heures que vous dormez ! même lorsque l’on vous a lavé, vous étiez endormie.

— Évanouie serait le mot juste.

— Mettez ça et rejoignez-moi dans la grande salle. Dépêchez-vous !


Elle sortit aussi vite qu'elle était entrer. Skylar soupira mais obéit. Elle avait dans ses mains une robe blanche à manches longues, plus courte devant et plus longue derrière, avec une ceinture noire.


— Ok, donc je suis censée mettre ça ? génial..., dit-elle pour elle-même.


Elle soupira à nouveau et se prépara, il fallait qu’elle fasse ce pourquoi ils l'avaient acheté, c’était l’unique moyen pour elle de gagner sa liberté. Avec un peu de chance elle pourrait partir dès aujourd’hui. Elle se fit une seule tresse plaquée et enfila ses bottes puis sortit de la chambre. La représentante lui avait dit de la rejoindre dans la grande salle, mais Skylar ne savait pas où elle se trouvait. Elle avança selon son instinct. La maison de ses maîtres ressemblait à s’y méprendre à une villa romaine antique mais en plus futuriste. Elle finit par rencontrer deux autres esclaves.


— Excusez-moi, dit-elle en s'approchant d'eux. Où se trouve la grande salle ?

— Atalaya t'attend là-bas ! répondit le premier, ressemblant étrangement à Grige, mais plus petit et moins filiforme.

— Qui ?

— Atalaya, celle avec les grosses tresses, intervint la deuxième, ressemblant étrangement à Nebula des Gardiens de la Galaxie, ce qui la troublait.

— D'accord, d'accord, j'ai compris. Mais comment je suis sensée m'y rendre si je n'connais même pas l'endroit !

— Tu vas tout droit, puis tu tournes à droite, et tu y seras, expliqua le premier.

— Merci.

"Dépêche-toi, avant qu'Atalaya ne s'énerve."


Skylar les remercia mais se retourna vers eux avant de continuer.


— Comment vous vous appelez ?


Tous deux la regardèrent avec un semblant d'étonnement puis répondirent enfiin.


— Neptune, répondit celui qui ressemblait à Grige.

— Joert, dit la deuxième personne.


Elle sourit et se remit en route. Elle finit par arriver devant une grande porte en bois. La grande salle. Elle la poussa précautionneusement, révélant une salle plus somptueuse que tout ce qu'elle avait déjà vu. Au milieu de la pièce se tenait Atalaya, qui se tourna vers elle dès que la porte s'ouvrit. La lueur dans ses yeux la fit frémir.


— Ferme la porte, vite, Maître Acef se demandera où nous sommes, ordonna-t-elle.


Skylar était étonnée qu'elle la tutoie si soudainement après l'avoir vouvoyé, mais elle obéit, ferma la porte et s'approcha d'Atalaya.


— Je commence à en avoir marre que l'on me donne des ordres, soupira-t-elle.

— Il va falloir t'y habituer, c'est ta vie à présent.


Elles étaient maintenant face à face. De près, Atalaya était encore plus belle que Skylar ne l'aurait imaginé.


— Tiens, dit-elle en lui remettant son couteau rétractable.


Skylar était choquée. Elle avait pensé que le maître aurait son couteau.


— Tu as de la chance que ce soit nous qui nous occupions de toi, pas les maîtres. Sinon, tu ne te serais peut-être jamais réveillée.

— Merci, balbutia-t-elle.

— Écoute, continua Atalaya en posant sa main sur son épaule. Désormais, tu ne peux compter que sur toi et sur nous. Les maîtres ne sont pas tendres, surtout Maîtresse Kayla. Nous veillerons sur toi, je veillerai sur toi, comme je veille sur les autres : Neptune, Joert et Citsa. Tant que tu fais ce qu'on te dit, tout ira bien.

— J'essaierai.

— Non, tu le feras. Maintenant cache ton couteau et suis-moi, je vais te présenter à Maître Acef.

— À vos ordres, répondit Skylar résignée, rangeant son couteau dans sa botte et suivant Atalaya.

9 vues0 commentaire

Posts récents

Voir tout

Bình luận


bottom of page